Doriana Goracci Doriana Goracci (---.---.---.158) 13 dicembre 2020 09:59
lui l’ha fatto, è un giornalista, con la G maiuscola,in memoria di Giulio Regeni su
la Repubblica
: "Caro direttore, domani lunedì 14 dicembre, andrò all’Ambasciata di Francia per restituire le insegne della Legion d’onore a suo tempo conferitemi. Un gesto nello stesso grave e puramente simbolico, potrei dire sentimentale. Sento di doverlo fare per il profondo legame culturale e affettivo che mi lega alla Francia, terra d’origine della mia famiglia. .." Corrado Augias ha deciso di restituire le insegne della Legion d’Onore in seguito alla presentazione di questa stessa decorazione al presidente egiziano Abdel Fatah Al Sissi durante la sua visita a Parigi pochi giorni fa. "Non condivido questo onore con un capo di Stato che si è oggettivamente reso complice di criminali" ha scritto Augias in una lettera all’ambasciatore di Francia a Roma, riferendosi all’assassinio di Giulio Regeni come "una ferita sanguinosa" per gli italiani. "Mi sarei aspettato dal presidente Macron un gesto di comprensione se non di fratellanza, in nome dell’Europa che - insieme - ci sforziamo tanto di costruire". Condivido il testo in francese: "Monsieur l’Ambassadeur, je vous rends les insignes de la Légion d’honneur. Quand elle me fut accordée, le geste m’émut profondément. Ça donnait une sorte de consécration à mon amour pour la France, pour sa culture. J’ai toujours considéré votre pays comme une sœur aînée de l’Italie et comme ma seconde patrie, j’y ai vécu longtemps, je compte bien continuer à le faire. En juin 1940, mon père souffrit jusqu’aux larmes de l’agression de l’Italie fasciste contre une France déjà presque vaincue.
Je vous remets donc ces enseignes avec douleur, j’étais fier de montrer le ruban rouge à la boutonnière de ma veste. Mais je ne partage pas cet honneur avec un chef d’État qui s’est fait objectivement complice de criminels.
L’assassinat de Giulio Regeni représente pour nous, les Italiens, une blessure sanglante, un affront, et j’aurais attendu de la part du Président Macron un geste de compréhension sinon de fraternité, au nom de l’Europe que - ensemble - nous essayons si durement de construire.
Je ne veux pas vous paraître trop naïf. Je connais bien les mécanismes des affaires et de la diplomatie - mais je sais aussi qu’il y a une mesure et que, comme l’écrit le poète latin Horatio : Sunt certi denique fines, quos ultra citraque nequit consistere rectum.
Je crois que dans ce cas, la mesure du juste a été bien dépassée, voire outragée.
Avec mes regrets les plus profonds".
Corrado Augias

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